André Vladimir Heiz, dimanche 1 décembre 2013

Julie Richoz

Julie Richoz caresse les interstices

Cette année Julie Richoz a obtenu le prix prestigieux de la Villa Noailles.

Une distinction bienvenue et méritée qui lui permit de présenter la moisson de ses projets.

Une invitation aussi à éclairer ses approches en mots et en images.

1. Figures

 

Une exposition ? Un catalogue ? Traces classiques !

Elles font partie du jeu.

 

 

Or, ces moyens de représentation s’intègrent à leur tour dans le processus créateur.

Faire « arrêt sur image » et « arrêt sur les mots » est une chance.

Cela nous permet de revenir sur les intentions initiales,

ce désir qui fait le déclic de créer « quelque chose ».

Remonter les méandres des décisions  artistiques aide à saisir

les tentations et les tentatives qui sont à la base de la genèse des objets.

 

 

 

 

Le fruit de ce ping-pong est un « texte » à quatre mains dans le catalogue de l'exposition.

Que voici :

Arrêt sur demande

Julie Richoz et André Vladimir Heiz

 

prennent leurs cliques et leurs claques

Parler faire – faire parler

L’évidence de vos artefacts me parle.

Vos croquis, vos cartographies, vos récits et votre typologie orientent mon regard.

Être à l’écoute de vos manœuvres m’incite à parler du « Julie Richoz »,

l’idiome du Design. En auscultant les mots-phares qui caractérisent vos démarches,

je prends votre accent.

Les gestes et la parole s’y plient quand ils suivent

le rythme du développement de vos objets :

 

J’aime voir « l’objet en train de se construire»,

manipuler les formes et les transformer.

Mes objets gravitent autour d’un même axe, ils se joignent

les uns aux autres et dialoguent entre eux.

J’aime cette idée d'un ensemble en mutation.

Je mets en place un système que je m’amuse à décliner.

Il n’y a ni début ni fin à cela, mais plutôt des moments figés.

L’objet est une étape, il montre un instant que j’ai choisi de fixer.

L’ensemble des vases réalisés avec le CIRVA traduit ma manière d’aborder un projet.

Petit à petit la série a pris forme, une typologie est passée à une autre.

J’ai eu un vrai plaisir à jouer avec les couleurs, les proportions,

les qualités et les nuances du verre.

Faire du chemin

« Méthode » est synonyme de « chemin ».

Vos critères intrinsèques à la genèse de vos objets le balisent.

L’objet à-venir se trouve au carrefour des possibilités

à exploiter et des conditions à respecter.

« Du plat au volume », d’un l’élément à un ensemble,

la mise en œuvre caresse fidèlement la ligne.

Elle apparaît, elle disparaît, elle reprend le fil d’Ariane dans le labyrinthe.

Le soleil a rendez-vous avec la lune.

La multiplicité des carrefours jaillit des méandres de votre ligne,

jusqu’à quitter les sentiers battus et aborder « la limite de l’objet ».

 

Je vois le dessin comme un outil qui influence mes objets.

Il y a pour moi une relation particulière entre le dessin d’un objet et sa réalité matérielle.

Un stylo noir dessine une limite claire à l’objet,

tandis qu’une tache aux contours flous le fait se fondre dans l’espace.

Les traits deviennent lignes, les taches deviennent masses.

Cette question de « la limite de l’objet » dans sa relation avec l’espace,

son ambiguïté entre dessin en volume et volume dessiné

est quelque chose qui me fascine.

Je passe du très cerné au vaporeux.

La lampe «Dyade» trace une ligne claire et franche dans l’espace,

tandis qu’«Armand» dessine un ensemble de taches vibrantes

et colorées aux contours fluides. 

Faire passer – passer faire

Passer d’une idée initiale à la présence palpable

d’un objet embrasse tous les enjeux du design.

Vous insistez sur ce moment décisif du passage à chaque étape de vos projets.

Dans votre boîte à outils se trouvent « le vide et le plein ».

Ce n’est point un hasard. Attraper le passage en haleine,

en suspens, c’est tout un art dont vous tenez les ficelles.

Vous pointez du doigt l’entre-deux en parlant de « la beauté de l’interstice » :

 

Le « secret de l’interstice » est ce qui reste à découvrir,

entre les lignes, dans le creux d’un volume, dans la tranche d’un vase.

Je considère le vide comme une matière qui s’intègre à l’objet.

L’inexistant est tout aussi important que le matériel.

L’objet existe pour ce qu’il est, mais aussi pour ce qu’il propose à voir,

à interpréter, à compléter. Je voudrais suggérer plus qu’imposer.

Faire face

Les résonances sensorielles d’un objet ont leurs raisons.

Elles se trouvent au sein d’une anatomie substantielle et formelle.

Vous apprivoisez le statut et la stature de l’objet dans son articulation même,

d’où mouvance – mobile émouvant.

Du premier trait d’un dessin jusqu’à l’attrait de l’objet fini,

le jeu de miroir se reconnaît dans l’astuce de l’assemblage.

Pivot de la symétrie et de l’équilibre,

c’est la colonne vertébrale de votre travail :

 

J’aime mettre une certaine tension dans mes objets.

Il sont là en « équilibre et harmonie »,

mais peuvent tout à coup se désaxer, se tourner.

Je me plais à jouer avec cette apparente fragilité.

Je suis du côté de l’éphémère, dans le sens

où il est l’expression même d’une chose en transformation.

Je tente à donner à mes objets une certaine force d’attraction,

quelque chose qui puisse attiser la curiosité.

Faire de l’œil à la main

La main mérite bien des éloges.

Miracle d’une concomitance entre le corps auquel elle appartient

et un outil d’errance qui explore les alentours auxquels elle touche.

Elle s’ouvre, elle se ferme, elle fait le plein, elle sent le vide.

C’est à prendre ou à laisser : c’est elle qui en décide.

Elle n’en fait qu’à sa tête. Elle s’invente des plaisirs à sa mesure.

Vous avez rencontré « la magie de la maniabilité » à Sèvres :

 

Je suis sensible à la « vibration du manuel ».

Une forme devient plus aléatoire, sensible ou sensuelle par l’action de la main.

Parfois, l’imperfection donne l’idée ou la sensation d'une certaine perfection,

ou en tous cas d’harmonie, plus que la perfection mathématique.

Mais l'harmonie prédomine la perfection mathématique par sa beauté.

Les artisans de Sèvres, tout comme ceux du CIRVA,

ont pour moi cette sensibilité de l’oeil et de la main.

Il y a eu un rapport très direct entre les dessins que j’ai réalisés

et leur mise en forme, sans passer par une machine

qui aurait obligé à chiffrer et rationaliser le dessin.

Probablement j'aurais perdu quelque chose d'essentiel en route.

Faire battre le cœur

Parler du rythme s’impose, lorsque le vide et le plein,

la rencontre et la rupture se succèdent.

La tension est au diapason de l’attention et des intentions

qui se nichent au cœur des objets.

Tourner le design dans tous les sens met les proportions et les dimensions à la cadence.

Dessiner et désigner, discerner et distinguer :

dès que le design rime avec Julie Richoz,

les mots parviennent à refaire le monde – à l’image de ses objets.

 

 

2. Complicité

Cher André Vladimir,

Merci beaucoup d'avoir accepté de jouer au Ping-Pong,

je vous envoie la première balle.

Pour que ce soit plus simple, je vous envoie un pdf avec les images

des nouveaux projets que j'ai faits cette année.

Pour les anciens vous pouvez les voir sur mon site internet www.julierichoz.ch

 

En fait, je n'ai pas vraiment commencé par un texte, mais par un schéma.

Enfin il y a du « texte » dans le schéma mais je trouvais plus simple

pour me faire comprendre de le mettre sous forme de carte,

avec des petits dessins, des flèches...

J’ai commencé par écrire en mettant l’accent sur ce qui me semble important

ou plutôt ce qui me fascine, et de noter les mots-clefs sur une feuille A4.

 

J'ai ensuite repris ce schéma sur une feuille beaucoup plus grande (100x70)

pour pouvoir illustrer comment ses principes qui me fascinent se retrouvent dans mes objets.

J'ai eu envie de comprendre « l'ossature » de mon travail,

de voir les articulations qui existent entre un objet et un autre,

pour avoir une vision sur le travail en général et pas forcement un objet en particulier.

J'espère que ça vous va comme premier échange.

On peut choisir certains « mots-clés » et les développer par la suite ?

Ou peut être voyez-vous des choses dans mes objets que je ne vois pas ?

J'attends votre réponse avec impatience.

Bien à vous,

Julie

 

J’eus le plaisir de rencontrer Julie Richoz à l’ECAL.

J’ai suivi son mémoire (dont je parle sous la rubrique : Design daily)

Avec Christophe Guberan elle a proposé un projet remarquable

qui fait toute la lumière sur « le travail à deux ».

Le dialogue et l’échange des compétences y jouent un rôle primordial.

D'où passage ! Faire passer les informations et les intentions,

afin qu'elles s'inscrivent dans le développement d'un projet en commun.

Atteindre un but, en mettant l'un et l'autre dans la balance.

 

Lors que Julie Richoz m’a demandé « d’écrire » un texte,

je lui ai proposé de revenir sur sa recherche consacrée aux interférences

qui touchent à tout ce qui se passe « entre-deux » :

Les gestes, les questions et les réponses, le quant-à-soi, l'autre,

les mots, les images, les on-dit et les silences.

 

Je n’avais aucune envie de camper le rôle de l’auteur solitaire et savant,

de jouer au « spécialiste du design »,

sans que nous trouvions la clef et les intonations justes

pour parler du travail de Julie Richoz.

A juste titre je tenais à apprendre à parler du « Julie Richoz »,

une langue qui se reflète dans la spécificité de son regard et de son « ca-voir-faire ».

Oui, j'avais envie de désapprendre et de réapprendre

à l'écoute des propositions de Julie Richoz.

 

Chère Julie,

j'ai imprimé vos traces.

Elles m'accompagnent.

Je les ai étudiées, l'oeil averti.

Il serait judicieux

de dresser une cartographie généreuse et exemplaire

avec la rigueur que je vous recommande en annexe

et la liberté qu'elle vous offre.

Un dépliant qui nous conduit

au pays des merveilles de Julie !

Qu'en pensez-vous ?

Bien à vous et mille choses,

André Vladimir

 

Ensemble, nous avons décidé de créer une « boîte à outils »

qui aide à apprivoiser et empoigner les démarches de Julie Richoz.

 

Magnifique !

Vous avez parfaitement capté ce que je voulais faire.

Alors partons pour « la boite à outils ».

Je vous envoie une définitions visuelle ( en dessin, photo d'objet ),

J'y ajoute quelques phrases pour esquisser la définition textuelle,

Et vous reprenez le fil, ça marche comme ça?

A très bientôt,

merci beaucoup

 Julie

 

Notre « ping-pong » nous a servi de prétexte au sens propre du terme.

Il nous a permis d’entrevoir une mise en place objectale et mentale

des rêves et des réalités qui représentent la « materia prima »

des méthodes de Julie Richoz.

Une cartographie de l’univers dans lequel les objets de Julie Richoz évoluent

était à la base de nos dialogues suivis.

 

Une topologie s’avère d’une utilité incontournable et montre – une fois de plus –

que le dessin est une forme d’expression à part entière.

Il met le doigt sur des détails, embrasse un tout d’un coup d’œil

et dresse un pont entre les objets par comparaison et analogie.

Il montre aussi où et quand les mots peuvent combler certaines lacunes

et souligner des nuances qui échappent au dessin.

 

3.Fond

3.1. Recherche

« Un mauvais observateur qui ne s'aperçoit pas

qu’un entretien stimulant entre deux personnes conduit à une situation

où chacune énonce des pensées qu’elle n’aurait jamais produites seule

ou en autre compagnie.

Une ambiance particulière a lieu à laquelle un autre participant n’a guère accès,

une complicité qui se reproduit dès que les deux personnes se rencontrent. »

Dans sa théorie de la scientificité, Ludwik Fleck insiste - à juste titre -

sur le « tiers instruit » qui se crée au travers des dialogues suivis,

une entente qui nourrit le point de vue, un regard qui avise le sens commun.

Au fil de nos échanges nous avions l'heureuse impression

de parler de la « même chose », Julie Richoz et moi-même :

les objets nous ont mis sur la bonne piste !

 

Comment montrer et dire ce que nous faisons ? En mots et en images ?

Pour le domaine du design la question est cruciale.

Elle fait l'objet de nombre de projets de recherche.

L'échange privilégié avec Julie Richoz me permit

de revenir sur quelques observations théoriques

et de lui soumetttre quelques propositions au fil de notre ping-pong:

3.2. Prendre position

Pour une designeuse comme vous, Chère Julie Richoz,

le développement d’un projet relève d’une errance orientée. Vous voyez venir !

Vous suivez l’à-venir, le devenir sous vos yeux et sous la main.

Après coup le désir et le besoin de revenir sur vos pas, sont imminents.

 

Prendre position s’impose, Julie, avant le coup et après le coup.

« Théoriser » apprivoise le regard, l’arrêt sur image, l’arrêt sur objet,

en l’occurrence sur une première moisson de vos projets.

Du coup vous avez envie de vous situer.

D’où topologies et cartographies qui insistent sur le bonheur et le besoin de vouloir faire.

Toutes nos errances servent le savoir-faire et y reviennent. Par le pourquoi et le comment.

 

Ce regard d’exploration et d’évaluation – in fine – s’étoffe

a) de constats,

b) de questions.

Les conséquences en fonction d’approches à-venir peuvent déboucher

sur des données ou des désirs à respecter lors de projets futurs.

Le soleil a rendez-vous avec la lune tel l’accompli avec cet à-venir prometteur

qui nous incite à faire autrement, faire mieux lors d’un prochain projet !

 

C’est à prendre ou à laisser. C’est à apprendre et comprendre au travers des arborescences des vos traces qui reflètent – tel un miroir – vos errances intérieures.

Elles font signe au passage pour prendre forme.

Former – informer – transformer : la trias est de bon augure.

Elle met en relief et en perspective ce que j’appelle : avoir de la suite dans les idées !

3.3. Mettre en relief

Exposer votre travail, le montrer, le mettre à disposition d’autrui,

le faire servir à « quelque chose » impliquent un « rite de passage ».

Passer de l’intérieur à l’extérieur, vous situer à l’aide de systèmes de représentation

qui – au demeurant – vous servent d’orientation.

Il est des moments où se trouver et se retrouver est de mise.

Cartographies et bandes dessinées, topographies et typologies telles les vôtres

font leur chemin. Dans tous les sens pour toucher à l’essentiel.

 

En rentrant d’un voyage, nous avons envie de partager nos aventures et découvertes,

souvent à l’appui d’images et d’objets trouvés. Par analogie une cartographie d’un projet

de design retrace le passage d’un premier jet à son résultat avec ses hauts et ses bas.

Elle a recours à des formes narratives et illustratives, soucieuse d’une chronologie

(comme vous l’avez si bien démontré dans votre vidéo l’année dernière).

L’ébauche de votre trajectoire, rehaussée par des croquis en témoigne.

Vous transformez le fil d’Ariane qui méandre au travers du labyrinthe artistique

en fil rouge et conducteur. Y intégrer des photos de maquettes ou d’objets achevés

pourrait enrichir le sens de la démonstration, oui, de la lisibilité et de la visibilité.

3.4. Entre-deux

Au sein d’une chronologie qui reprend fidèlement le fil du déroulement

se nichent des moments cruciaux où des décisions incontournablement tombent.

Ces moments-là sont plus importants que d’autres.

Ils sont marqués par l’inspiration et l’intuition subites ou tout simplement

par une logique intrinsèque au développement du projet.

« L’objet en train de se construire » ou « une forme à compléter » entretient « la tension » qui par « intention » et « attention » se fraie un chemin par lequel une solution possible s’imagine et se dessine.

Votre cartographie éclaire, oui, éclaircit par conséquent la trajectoire avec ses passages.

3.5. Abécédaire

Faute de mieux les mots font surface. Pardi, les mots ! Quoi en faire ?

Les mettre au service de notre passion, les soumettre à nos visions, un point c’est tout.

Il serait judicieux que nous développions ensemble, Chère Julie Richoz,

une « boîte à outils » de mots utiles et appropriés à caractériser

vos démarches et votre travail.

Je prévois des définitions, scientifiques ou poétiques,

soutenues par des dessins ou des esquisses pour pointer leur essence du doigt !

« Le vide et le plein », « le secret de l’interstice », « l’équilibre en harmonie »,

« la limite de l’objet », « point de rupture », … voilà des entrées porteuses à

« l’abécédaire » d’un passeport qui permet de traverser l’univers

de la designeuse Julie Richoz.

4. Le portrait s’affirme

Je tiens à créer un prototype de représentation pour le Design,

en l’occurrence le vôtre,

Chère Julie Richoz.

Le mot « portrait » au reflet des objets convient parfaitement à ce désir aussi,

puisqu’il s’agit d’un moyen, d’un outil, d’un support de connaissance

et de reconnaissance. La vôtre en particulier.

 

D’un premier trait au fait accompli la démonstration

s’appuie sur les points forts d’une idée ou hypothèse de travail,

frôle les étapes et l’état des choses.

Vous portes d’entrée sont explicites tels « Le vide et le plein ».

Peut-être des verbes pourraient entrer en jeu :

« Apprivoiser la limite », « Caresser la vibration ».

Peut-être les catégories pourraient prendre une tournure personnelle :

« J’aborde la limite » ou « Je fais pivoter l’équilibre ».

La cohérence importe.

 

Ce sont là des propositions ou des initiatives

que vous pouvez attraper au vol ou les rejeter à votre guise.

Expérience passe science.

Je ajoute quelques observations à votre document récent.

A vous de voir.

 

Le Design d’auteur est synonyme d’autorité.

Votre démonstration – par définition – doit souligner la spécificité

de vos approches et de vos résultats.

L’unique ne peut être équivoque !

 

Vous nous proposez – au travers de votre descriptif –

une visite guidée de votre chantier.

« Venez voir ! » Le regard d’autrui est le protagoniste.

Prenez-le par la main, afin qu’il vous suive « en entrant en matière ».

4.1. Montrer du doigt

En vue d’une parfaite forme de représentation,

mettons l’accent sur « information » et « orientation ».

Ayons « étiquette », « formulaire » ou « carte » en tête.

Les cartographies iconologiques et annotées

doivent obéir à une syntaxe dont le dispositif (sur la feuille ou à l’écran)

se reconnaît d’un seul coup d’œil.

Montrer les atouts de votre création et le fil conducteur de votre imagination

est une chose ; l’autre est de mettre en relief la comparabilité,

d’où spécificités et différences !

Vous les savez aussi bien que moi :

L’identité d’un objet réussi fait la différence.

 

A mes yeux, il vous faut une « grille », un « plan », un « canevas »

qui aident à disposer les images, les croquis et les textes

au même endroit pour leur infliger une fonction d’information.

Il vous appartient de répéter des images ou des croquis

en les isolant ou en les juxtaposant.

Imposez une logique au regard.

Vous situer et prendre position par une « mise en espace » franche

augmente la crédibilité et le plaisir de lire.

4.2. Sujets et sujets grammaticaux

Les légendes et explications doivent consolider votre point de vue,

d’où fonction indicative ou évocative des textes.

Je mets « textes » au pluriel, puisque nous avons affaire à des tonalités bien distinctes.

Lorsque vous parlez de l’objet ou d’un détail, ne changez pas de sujet (grammatical).

Créez des « plages » et des « unités de texte » reconnaissable par leur position

dans l’espace-feuille et par leur propos (qui revient au point de vue du regard).

Quand vous prenez la parole, soyez affirmative et poétique sans ambages.

Il s’agit de déclarations (d’amour) comme pour « le secret de l’interstice ».

Pour chaque feuille, prévoyez un « claim » personnel.

Il peut s’agir d’une anecdote narrative mise en italique pour lui donner sa fonction !

J’éviterai le mot « on ». On y perd le nord !

J’éviterai « je trouve », « j’ai l’impression »…

 

Si vous esquissez à bon escient des « catégories de textes »

avec leur vocation et leur fonction précisément attribuées,

cela vous donne des assises très confortables à la rédaction.

4.3. Organisation de l’information

Je vous suggère de prévoir des points de vue distincts :

- Caractérisation de l’objet

- Dans son ensemble

- Feu sur des détails qui vous importent

- Descriptif du « faire » - arrêt sur les processus

- Constats de comparaison

- Liens entre les propos (avec des images)

- Points de vue personnels

- Affirmation concrète et poétique

- Anecdotes et observations

Cette trame indicative et informative concerne tous les moyens de démonstration,

les photos et les légendes, les croquis et les textes.

Pourquoi ne pas utiliser des lignes, voire des flèches et autres types graphiques

pour visualiser votre propos et rehausser les arguments ?

N’ayez pas crainte de « répéter » ou de « reprendre » des images et autres éléments.

Bonne chance - à suivre !

Merci Julie.